Aujourd'hui était une journée parfaite pour moi. Pas de boulot, seulement la paix et la tranquillité. C'était rare que je prenne moi-même des jours de congés, mais en ce moment j'en avais besoin. Finis de se faire traiter comme un chien, fini de courir après des voleurs de quartiers...Du moins pour une journée ou deux. Il faisait beau, le soleil revenait petit à petit annoncer l'arrivée du printemps. Ça me mettait de bonne humeur. J'avais donc décidé d'aller dans un café à Hongdae, en terrasse pour profiter du soleil. Pour aller plus vite, je sortais un arrêt avant du métro, et remontais rapidement les escaliers pour remonter à la surface.

C'est dingue le nombre d'étudiants et de lycéens qu'il y avait dans les rues. En même temps il était 16h, la plupart n'avaient peut-être plus cours ou bien ils séchaient. Ce n'était pas moi qui allait médire sur eux, qui n'a jamais sécher les cours ? Esquissant un sourire, je mis mes lunettes de soleil, effet beau gosse garanti ! Mais mon but n'était pas de faire la cour. Allant de ruelle en ruelle, je traçais mon chemin vers un café bien précis quand le bruit d'une poubelle que l'on frappe d'un coup de pieds m'interpelle. Il n'était pas rare que des bandes à part règlent leur compte dans des ruelles étroites et reculées du centre, car ils étaient sûrs que la police ne viendrait pas fouiner ici. Or, j'étais ici. En regardant attentivement, c'était une bande de racaille qui s'en prenait à un pauvre lycéen. Il allait passer un sale quart d'heure. Encore quelque chose qui allait gâcher ma seule journée de repos. Rangeant mes précieuses lunettes pour ne pas les casser, je m'élançais vers le premier venu pour un coup de pieds retourné. Normalement je ne frappais pas en premier, mais c'était déjà trop engagé pour parler.

"Aish...! Retournez plutôt à l'école au lieu d'errer ! On dirait des rats."

Mettant une bonne raclée à ces petits cons, je frottais mon poignet, et les regardais de près.

" T'as de la chance que je travaille pas aujourd'hui...Filez tous avant que je change d'avis."

Moi un justicier ? Pas du tout. Ce n'était que mon devoir...Même si j'étais en repos. Je me tournais alors vers le jeune alors que les autres fuyaient comme la peste.

" Rien de cassé ? "
   

Pourquoi ? Si je me foutais totalement que ce gamin soit amoché, j'aurais bien discuté. Je regardais les plaies sur son visage avant de lâcher un petit soupire.

"Allons discuter ailleurs tu veux ?

J'allais donc vers le café où j'avais initialement prévu d'aller et une fois dedans, je demandais une trousse de soins discrètement pour au moins désinfecter ses bobos. Assis sur une chaise, je tapotais l'autre en face de moi pour faire ce qu'il fallait. J'allais répondre à sa question évidemment , mais je n'aurais pas aimé le dire dans la rue. Maintenant rien n'était sûr. Alors que je désinfectais sa lèvre je finis par dire :

" Je suis policier, voilà tout."

On allait pas en faire tout un drame, je l'avais aidé car c'était dans ma nature et aussi mon devoir. Mais je me permis néanmoins de faire ne remarque pertinente qui j'en étais certains lui éviterait bien des soucis dans l'avenir. Non seulement avec les racailles qui essayent de faire croire qu'ils sont de la mafia, mais les mafieux eux-même.

"Petit. Si j'étais toi, j'éviterais de dire des choses qui te passent par la tête. Tu sais, on ne sait plus à qui s fier. Même des gamins de ton âge sont déjà dans le système. T'as l'air clean, mais dis-toi que la mafia est partout, alors ne fais pas de faux pas sinon il t'auront dans les pattes, et quand la Familia est gênée, ne crois pas qu'elle ne fera pas tout pour t'éliminer. Et je pense que tu ne veux pas vraiment te retrouver encore plus mal que trois bleus et une égratignure"

Je refermais la trousse une fois fini et allais la rendre au propriétaire avant de demander deux cafés latte et de revenir pour m'asseoir. Quelle journée quand même. Et dire que je pensais la passer tranquille, et ben non, tant pis la tranquillité.

"J'espère que le café latte te va, je ne savais pas quoi prendre d'autre. "

Je pouvais bien payer un café à un dongsaeng, même si pour l'instant sa mère aurait crié en le voyant amoché de la sorte. Enfin il pouvait déjà s'estimer heureux de ne pas être à l'hôpital.