«  Les autorités mettent tout en oeuvre pour retrouver l’auteur de ce véritable massacre dans l’appartement situé à Harlem. Pour l’instant tout ce que nous savons c’est qu’il a prit la fuite et qu’il s’est peut-être dirigé vers le nord de l’Etat… »

Un fin rire s’essoufflait d’entre ses lippes, étirées par un rictus qui montrait tout à fait l’humeur du jeune homme. Il attrapait la télécommande pour éteindre cette télévision qui ne divulguait, selon lui, que des informations fausses. En réalité l’assassin n’était pas entrain de fuir mais était confortablement installé sur ce canapé, dans cet immeuble quelques rues plus loin de la scène de crime.
Aaron se levait péniblement comme s’il portait toute la misère sur monde sur ses épaules, avant de se diriger d’un pas lourd en frottant son dos jusqu’à la salle de bain pour s’y laver les mains. Le liquide rouge qui disparaissait dans la tuyauterie de l’évier arrachait un énième rire au garçon qui malgré les circonstances paraissait totalement serein. Après s’être rafraichis le visage, il retirait son débardeur blanc tacheté de perles bordeaux pour filer dans la chambre dans laquelle il attrapait au hasard une chemise dont il n’attachait pas tous les boutons pour dévoiler le haut de son buste et le début de sa fine musculature. Après s’être observé longuement dans le miroir qui lui faisait face, et qu’il jugeait que sa tenue était parfaite ainsi, il retournait dans le salon pour récupérer son meilleur-ami : son revolver. A l’aide du débardeur qu’il portait quelques instants plus tôt, il nettoyait l’objet pour le ranger dans la ceinture de son jean. Histoire de donner une touche finale à son look, il enfilait cette veste qui traînait sur le sol et le voilà parti en direction de la sortie. A l’entrée de l’appartement il levait les pieds pour éviter le cadavre qui gisait sur le sol, arrangeant sa coupe de cheveux au passage.


Quelques heures plus tard.


« Un cinquième cadavre a été retrouvé à quelques centaines de mètres de la boucherie ! C’est un véritable monstre ! … »

Sans se retourner, l’adolescent avança pour présenter son passeport et prenait son envol pour la Corée du Sud.


4 ans plus tard.


« - Je m’appelle Kim Aaron. J’ai 20 ans. Ma mère s’est suicidée lorsque j’avais 15 ans. Mon père s’est occupé de moi et m’a appris le sens de la famille et de l’honneur. Je travaille en tant que barman dans une boîte de nuit en attendant de trouver mieux, et euh… 

- Je vous en prie, poursuivez., Souffla l’homme munie de son carnet, prenant des notes au fur et à mesure des paroles.

- Je sais pas quoi vous dire de plus., rétorqua Aaron en poussant un soupire d’agacement.

- Pourquoi avez-vous quitté votre pays d’origine ?

- Je ne sais pas trop. J’étais trop connu là-bas vous saviez, je voulais voir des nouveaux paysages., mentait-il. »

Avant même que la fin du rendez-vous ne sonne, le brun se leva brusquement pour venir attraper son sac qu’il jetait sur son dos avant de se diriger vers la porte. Sans donner un seul coup d’oeil à son psychologue, il sorti de la pièce.
Séoul était devenu sa deuxième maison, il aimait cette ville et s’y sentait à l’aise. Bien qu’il ai dû fuir les Etats-Unis, il espérait n’avoir jamais à quitter ce pays même s’il savait qu’un jour ou l’autre il devrait le faire pour rejoindre son père.
C’est en respirant un bon coup qu’il entamait son chemin pour rejoindre le lieu dans lequel il vivait à présent. Il avait la chance d’avoir un père qui subvenait à tous ses besoins quelque soit l’endroit où il se trouvait. Il fallait dire que la vie ne l’avait pas toujours gâté, il avait toujours été très mystérieux même pour les personnes qui le connaissait le mieux.

« - Il me faut de nouveaux fusils., pensait-il avant de s’engouffrer dans la résidence où il vivait. »