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Je fronce lentement les sourcils, posant mon regard sur l’écran de mon portable. Je tente de suivre la petite flèche m’indiquant le chemin, mais n’y arrive plus vraiment. J’ai l’impression de tourner en rond depuis une quinzaine de minutes et, pourtant, j’ai fait ce chemin plusieurs fois auparavant. Je vis également dans ce quartier depuis si longtemps que je me demande comment je fais pour m’y perdre si facilement. Je me pince doucement les lèvres en glissant l’appareil dans la poche arrière de mon jean, me disant que j’arriverais bien à trouver l’endroit idéal sans devoir me casser la tête. Cette dernière se releva d’ailleurs, cherchant l’enseigne qui me donnera une meilleure idée de l’endroit où je me trouvais présentement. Il ne me fallu pas plus d’une dizaine de minutes pour retrouver le droit chemin, poussant bien rapidement la porte de l’institution dans laquelle je me dirigeais.

Rapidement, la fine musique d’ambiance me monta aux oreilles. Rien de entraînant, juste assez pour camoufler les activités illicites se déroulant entre ces murs. J’avais l’habitude, bien que venir ici ne faisait pas partie de ma routine. Le bout de mon nez se fronça doucement lorsque je remarque que le jeune homme se tenant derrière le comptoir n’est pas celui que je venais voir. Mes doigts pianotent un moment contre le comptoir en bois exotique, regardant le nom des personnes travaillant dans cet endroit. Certains m’étaient encore familiers. « Serait-ce possible d’avoir un entretient avec le patron? » Demandais-je en plantant mon regard légèrement voilé dans le celui de l’employé. Celui-ci ne sembla pas me comprendre, ou alors se fichait totalement de ma requête, et mon regard se fit beaucoup plus dur et autoritaire. « File chercher Im Sang Beom tout de suite. C’est un ordre. » Sifflais-je entre mes dents, croisant mes bras sur mon torse en voyant l’employé filer comme le vent. Je ne voulais absolument pas perdre mon temps.

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SangBeom n’était pas un acharné du travail. Pour preuve, ça faisait une heure qu’il avait la joue posée sur son bureau à oberver son téléphone. Il avait une tonne d’appels à passer. Une tonne d’appels qui bien entendu, ne se passeraient pas sans aide de ses charmants petits doigts. Une tonne d’appels qu’il n’avait pas la moindre envie de passer. Alors il ferma les yeux en priant pour entendre la sonnerie de son portable, avec un peu de chance, un ami prendrait pitié de lui et il pourrait enfin prétendre avoir eu un imprévu sans se trouver obligé de mentir… Quoique… Il pourrait toujours mettre son bureau sans dessus dessous et accuser un petit gang s’avoir envahi les lieux. Bien sûr ils auraient été 3 et Beom n’aurait eu aucun mal à les repousser avec son éternel sans froid et- TOC TOC TOC. Il se redressa d’un trait alors. Merde… La sentence divine. « Oui ! » Il fut surpris de voir une de ses récentes recrues se pointer en couinant qu’un homme tenait absolument à le voir. Sang Beom plaqua sur ses traits la fausse expression de l’agacement et sauta hors de sa chaise, abandonnant là son travail ennuyeux avec le cœur léger. « Les gens n’ont pas de boulot ou q- MASHA ! » Il l’avait reconnu du bout de l’allée et sourit alors, pressant le pas et larguant bien vite son pauvre employé. Cependant, une fois arrivé devant le plus grand, il ne sut pas vraiment quoi faire et se racla la gorge, jetant un coup d’œil aux videurs avant de hausser une épaule. « On te voit jamais ici. Tu es malade ou bien tu es juste venu me voir ? » Il ne lui proposa même pas les services qu’offraient la boite et le tira vers un salon privé, souriant un peu.

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Un sourire se glisse presque directement sur mon visage. Je ne sais trop pourquoi, mais je vois Beom accélérer le pas du coin de l’œil et cette réaction de sa part me fait rire intérieurement. Il n’avait pas l’habitude de se presser quand j’étais dans le décor, normalement. Mon regard se posa également sur le jeune homme que j’avais envoyé, l’air agacé collé à son visage m’arrachant un nouveau sourire. La tonne de clients désagréables avec lesquelles ils devaient jongler devait être assez impressionnante. J’hausse doucement une épaule, posant mon regard d’ébène sur le visage du plus petit, lui offrant un sourire plus chaleureux, content de le voir enfin. « Peut-être suis-je malade, mais oui, je suis venu te voir. » Murmurais-je en me laissant entraîner dans le salon privé, fermant la porte derrière nous, mon regard croisant une dernière fois l’employé de la réception. Les rumeurs qu’il inventerait… Ma main glissa lentement dans ma chevelure, la replaçant un minimum tout en l’ébouriffant, prenant place dans l’un des canapés qui meublaient la pièce. Je me demandais toujours pourquoi je me retrouvais dans ce genre d’endroit en compagnie de Beom. J’avais son numéro, je pouvais l’inviter à tout moment, mais j’aimais bien cette idée de lui rendre ces visites impromptues au travail. « Tu me manques, tu sais. C’est quand, la dernière fois qu’on s’est vu? » Lui demandais-je en prenant mes aises, retirant la veste qui pesait un peu plus sur mes épaules. Je pose cette dernière contre le dossier du canapé, ma tête se penchant légèrement sur le côté. « Tu étais occupé? Je te dérange? Je peux revenir plus tard si tu veux. » Cette question m’était venue en tête seulement après l’avoir vraiment dérangé. J’aurais dû y penser avant.

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Les rumeurs, Beom était habitué, il en circulait chaque jour de nouvelles sur n’importe qui et pour n’importe quoi. S’il en avait tenu des registres, il aurait déjà une pleine bibliothèque. Il laissa à peine le temps à Masha de s’installer, se glissant à son côté en un claquement de doigts tout en semblant décontracté. A dire vrai, Masha lui manquait aussi. Même s’il n’appelait jamais son aîné, s’il ne donnait pas de nouvelles, s’il ne prévoyait jamais de sorties, Masha était l’une des rares personnes auxquelles il s’accrochait comme à un rempart. Il haussa une épaule un peu narquoise. « Bien sûr que je te manque. Hm… Ca doit bien faire 5 mois qu’on ne s’est pas vus. » Il mentait sûrement bien entendu. Après tout, c’était une seconde nature. Il lui accorda un sourire amusé et attrapa son bras alors à l’évocation d’une fuite anticipée. « Yah… Tu viens d’arriver espèce de lâche. Tu vas rester avec moi. Je m’ennuyais à mourir. » Il se leva soudain et se tourna vers lui, un sourcil haussé. « Tu veux boire quelque chose? Je peux te servir ce que tu veux ici. Tu ne venais pas pour… Les services au moins, si? » Bien entendu, si son vis-à-vis lui répondait qu’en effet il était là pour ça uniquement, Sang Beom se serait senti terriblement dévalorisé, ce n’est pas comme s’ils en étaient aux balbutiements de leur relation et savoir Masha avec une autre personne dans son propre établissement remettrait en question ses capacités au lit. « Enfin… Sauf s’il s’agit des miens. » Il lui sourit en coin alors. Il savait que Masha n’aimait pas ce travail et l’ennuyait un peu trop sans doute. Mais après tout, le jeune homme était venu le chercher jusque dans son antre, il pouvait bien se permettre un tout petit peu de taquineries non?

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Mes sourcils se froncent une nouvelle fois, sentant son bras s’accrocher au mien. Cinq mois? Il est sérieux? Mentalement, je tente de calculer, de trouver la dernière fois que nous nous étions croisés, que nous avions passé du temps ensemble, ici ou ailleurs, et bizarrement, je n’arrive pas à me faire une idée claire. « J’aurais tout de même dû t’envoyer un message pour te dire que je venais. » Je le suis du regard alors qu’il se relève, ma tête se penchant une nouvelle fois sur le côté alors que je prends le temps de le détailler de la tête au pieds, chose que je n’avais pas eu le temps de faire. Toujours aussi classe, aussi attirant, dégageant un charme que je ne savais expliquer. « Je suis venu passer du temps avec toi, en effet. » Murmurais-je avant de me lever à mon tour, glissant mes doigts à son poignet avant de les laisser remonter jusqu’à sa nuque, où j’y place ma main. Mon index s’enroule doucement à la base de sa chevelure, le bout de mes lèvres se posant contre le front de mon homologue. « Je n’aime pas quand tu me considères comme un client, Beom. » Parce que je ne me considère pas comme un client. Je suis son ami avant tout. Et si j’ai envie de passer du temps avec lui, c’est en temps qu’ami plutôt qu’en tant que client de son institution. Ma main remonte légèrement, prenant son visage en coupe, serrant son menton entre mes doigts en le détaillant une nouvelle fois. « Toi, qu’aimerais-tu? Je suis venu pour te voir, je te donne le loisir de choisir ce que nous ferons. » Nous pouvions rester ici. Je ne dirais pas non à ses « services ». Je ne dirais non à rien.

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Un long soupir discret glisse d’entre ses lèvre alors que les doigts de Masha se referment sur son poignet et il déglutit lentement. Le toucher du jeune homme ramenait à sa mémoires de nombreux souvenirs terriblement plaisants. Il releva donc les yeux pour se plonger dans les siens et déglutit. « Tu sais bien que tu n’as pas besoin d’appeler, quoiqu’il arrive j’aurai du temps. Surtout si tu viens avec de telles intentions. » Il sourit en coin. Bien sûr qu’il aimait l’attention que lui portait Masha, ça n’était pas tous les jours qu’une personne aussi douce lui portait attention. Il glissa sa main contre le ventre du plus grand et se mordilla la lèvre. « Ah… Idiot bien sûr que je ne te vois pas comme un client. Est-ce que je peux juste avoir un baiser? » Il remonta doucement ses doigts jusqu’à son cou et les glissa sur sa nuque puis dans ses cheveux, l’observant. Masha lui apportait une sorte d’équilibre, lui qui n’était ni gentil ni méchant se retrouvait comme un agneau face à son ami. Il lui sourit doucement. « Après on peut juste s’installer tranquillement et boire un verre? Je voudrais juste ça. » Il haussa une épaule presque innocemment mais rien n’était jamais innocent chez Beom. Il se rapprocha donc de Masha en douceur, se hissant même sur la pointe de ses pieds pour récolter son bien prisé, une des choses qu’il ne pouvait s’attendre à recevoir souvent et pourtant une drogue personnelle. Sans compter que les lèvres de Masha étaient plutôt sexy vues du bas.

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J’avais toujours aimé mes rencontres avec Sang Beom. Je ne savais trop pourquoi, mais je m’étais toujours senti à l’aise en sa présence, même lorsque je n’avais pas le droit de le rencontrer. « Un baiser, mh..? » Je murmure doucement à sa requête, sans pourtant la lui offrir directement. Je profite de sa main contre mon ventre, cette main qui remonta jusqu’à ma nuque, fermant rapidement les yeux pour apprécier la caresse. Le fait que Beom pouvait tout laisser tomber pour m’offrir un peu de son temps m’était précieux. Comme quoi ne pas pouvoir se voir pendant un long moment avait de bonnes répercutions sur notre relation. Je le laisse venir chercher son baiser, glissant mes mains à ses hanches avant de prolonger l’échange, poussant un long soupir contre ses lèvres. Je glisse rapidement mes mains de ses hanches à ses fesses, que je palpe sans gêne avant de le soulever, le tenant tout près de mon corps en prolongeant le baiser plus longtemps que je ne l’aurais voulu. « Tout ce que tu voudras. Ça me va parfaitement. J’ai tout le temps que tu veux. » Murmurais-je en coupant le baiser, laissant le bout de mes lèvres traîner contre les siennes, le cœur battant. Tous ces souvenirs qui me hantaient revenaient à la charge alors que je dépose doucement mon cadet au coin de la table, posée non loin.

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La tension qui s’était accumulée à l’idée que Masha ne soit pas venu dans cet état d’esprit s’évaporer, ne laissant que la précieuse sensation de ses lèvres sur les tiennes. Il frémit et s’agrippa à ses cheveux, profitant de ce moment précieux après une si longue absence. Et les mains de son ami sur lui, aventureuses et flatteuses, franches plus encore que leurs propres mots. Il ne pouvait que céder à la tentation, serrant de ses cuisses les hanches de son vis-à-vis, descendant de son petit nuage lorsqu’il atterrit en douceur sur la table du petit salon. Il regarda vers ses lèvres alors qu’il lui parlait, Hah… Il connaissait si bien ses points faibles… Beom résista à l’envie de lui arracher son haut et se sépara un peu de ses lèvres. « Hh… Tu es terrible. » Il le repoussa légèrement en se léchant discrètement les lèvres avant de glisser au sol, presque sensuel, désormais plongé dans une ambiance qu’il maîtrisait et qui lui échappait tout à la fois. « Je vais me prendre un petit bourbon. Tu veux quelque chose? » Il ouvrit le bar encastré dans le mur, son regard ne lâchant pas le jeune homme pour autant. Il aimait assez la tension qui s’installait dans ce genre de situation et jouer au chat et à la souris était l’une des activités qu’il préférait… Même s’il avait face à lui un adversaire de taille, pas forcément par sa stratégie mais par sa seule existence. « Tu as du nouveau depuis tout ce temps? » Il se détourna enfin de lui pour prendre deux verres, ses doigts effleurant la surface tout en légèreté.

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Je me demande comment j’ai fait pour en arriver là. Pour me dire que Sang Beom fait partie intégrale de mon existence, qu’il m’est nécessaire. Que les moments où je me retrouve seul avec lui sont à chérir au plus haut point. Je me demande ce que j’ai pu faire pour ne pas l’appeler depuis notre dernière rencontre. Comment j’ai fait pour rester chez moi sans jamais ne venir ici. « Terrible..? En quoi suis-je terrible? » Je demande presque silencieusement en le regardant se lever, détaillant tous ses moindres faits et gestes. Cette façon qu’il a de changer du tout au tout dans ce genre de situation me sidère. Cette façon qu’il a de se mouvoir, comme s’il tentait de me charmer. Je me demande toujours si ça fait partie de son travail où s’il en a vraiment envie. S’il agit ainsi parce que je suis devant lui. Dès que sa tête tourne, je prends le temps de m’étirer avant de me glisser vers lui, reposant mes mains contre ses hanches, mon menton de posant délicatement contre son épaule. Je regarde attentivement chaque bouteille soigneusement alignée dans l’armoire, tendant mon bras par-dessus le corps de Sang Beom, attrapant la bouteille de Whisky à peine entamée. « Je prendrais ça, si ça ne te dérange pas. » Je murmure au creux de son oreille, en profitant pour attraper son lobe entre mes dents, le malmenant un moment. « Du nouveau.. Mon père tente toujours de me faire passer chef. Sinon… J’essaie de faire attention à ma consommation. » Lui dire que je m’étais retrouvé à l’hôpital plus d’une fois ne m’était pas passé par la tête. Je relâche doucement ses hanches, me décollant également, retournant prendre place sur le canapé, fermant les yeux. « Et toi? Tu as l’air tellement occupé. »

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Que la présence, si proche de Masha lui fasse tourner la tête ne devrait pas être possible. Ils se connaissaient depuis un moment et pourtant leur relation se basait sur l’ambigüité d’un contact physique électrisant. Il glissa sa main sous la sienne pour prendre le whisky alors, se crispant légèrement sur le corps de la bouteille quand qu’il apposa ses dents sur son oreille. « Hah… Et tu es assez culoté pour me demander en quoi tu es terrible. » Il déglutit et servit donc deux verres, reposant ensuite sur le côté les deux bouteilles ambrées, il n’était après tout pas exclu qu’ils se resservent, personne ne les surveillait. Il fit une légère moue cependant aux mots de Masha. « Ton père est une plaie. Je ne l’ai jamais aimé. » Il ne releva pas pour ce qui était de sa consommation. C’était un sujet qu’il détestait, parler du problème d’addiction de Masha était comme une hantise, alors il s’approcha et lui donna son verre, se glissant à califourchon sur lui. « Ne parlons pas de mes occupations. C’est ennuyant et sans intérêt. » Il trinqua avec son vis-à-vis et sourit un peu en prenant une gorgée du liquide or, le fixant derrière une barrière de cils. « Hm… Je voulais plutôt de parler de toi, de tes projets, tu n’as toujours personne dans ta vie, Masha? Cela me semble complètement impossible de te partager avec quelqu‘un. » Et pourtant, il savait qu’il y serait obligé un jour ou l’autre. Il souffla et glissa ses doigts contre le cou de son homonyme. Il avait peur qu’un jour la personne que Masha choisirait pour partager sa vie ne vienne perturber leur étrange relation.

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